Sid Ali Melouah, publicitaire-designer de formation, diplômé de l’Académie d’art commercial de Copenhague (Danemark, 1970-1975), fait partie dès 1969 de l’équipe qui a lancé le premier magazine algérien de bande dessinée M’Quidèch, dans lequel il dessine La famille M’Barek avant de reprendre le personnage de Richa, après le départ du défunt dessinateur Mansour Amouri. Il y reste jusqu’en 1970. Il signe six couvertures du magazine. De 1982 à 1995, il collabore à de nombreux journaux et revues algériens. Pour le journal El Moudjahid auquel il collabore de façon permanente, il dessine, d’après un texte du journaliste sportif Ahmed Bessol, en mars 1983, Jibouha ya Louled (Ramenez-là les gars) une bande dessinée sur le thème de la Coupe du monde de football et illustre La pièce d’argent, un roman du journaliste Mohamed Arabdiou qui paraît en feuilleton à partir du début mai 1983. Dans Afrique Asie il publie Les aventures de Si Zoubia.
Son premier album, Cité interdite, parait en 1982 (40 000 exemplaires en langue arabe et 40 000 en langue française) et est repris sous forme de feuilleton à partir du premier numéro du quotidien Horizons à sa sortie en octobre 1985. En 1986, Le grand trésor est édité par l’ONU (PNUD). Il est suivi en 1988 par La secte des Assassins (40 000 exemplaires en français). Entre 1990 et 1993, il crée avec d’autres dessinateurs les premiers journaux satiriques algériens El-Manchar (La scie) et Baroud (La poudre). En 1997, il publie Les meilleurs moments d’El-Manchar (10 000 exemplaires). Entre 1997 et 2000, il collabore aux périodiques français Marianne, Le Nouvel Observateur, La Croix, Charlie-Hebdo, Le Médecin Généraliste, Jeune Afrique Économie ainsi qu’au quotidien national algérien Le Soir d’Algérie.
Membre de l’Association internationale des auteurs de bande dessinée et de dessins animés, il représente avec Slim et Aïder le collectif algérien qui a remporté le 1er prix collectif au Festival international de la bande dessinée de Lucca (Italie) en 1982, « Premio Caran d’Ache », attribué par l’Unicef pour l’ensemble des travaux des dessinateurs algériens, représentés par Slim, Mahfoud Aïder et lui-même. Ambassadeur actif de la bande dessinée algérienne, il participe à de nombreux salons et festivals à l’étranger : Lucca (Italie) Angoulême, Evry (France), Sierre (Suisse). Il obtient de nombreuses distinctions : « Premio caran d’Ache » de la bande dessinée au Salon international de Lucca (Italie) ; trois fois nominé au même salon (1984, 1986, 1988), prix M’Quidèch de la meilleure bande dessinée algérienne pour La secte des assassins en 1985 au 2e Festival de la bande dessinée de Bordj El Kiffan (Alger) ; Crayon de porcelaine de la caricature au Salon international du dessin de presse et d’humour de St-Just-le-Martel en 1997 ; 1er prix international de la satire politique au 27e Festival de Forte Dei Marmi (Italie) ; prix « Yellow Kid » du meilleur dessinateur de l’année, 2003, Roma Cartoon.
Très bon scénariste, il a peu publié en vingt ans, mais ses récits révèlent un dessinateur de haut niveau dans le style réaliste fantastique dans lequel il excelle. Il décède à l’âge de 58 ans le 4 juin 2007 en France. Depuis 2008, deux prix portent son nom : le prix Sid Ali Melouah, renommé prix Melouah-Moliterni en 2010 du Festival de bande dessinée d’Aubenas (France) et le prix du Patrimoine Sid Ali Melouah du Festival international de la bande dessinée d’Alger.