De son vrai nom Sylvain Ernest-Bret, pneumo-phtisiologue, artiste peintre, écrivain et poète. Issu d’une famille chrétienne, d’un père instituteur d’origine normande et d’une mère sicilienne, il s’engage dans la lutte de Libération nationale et devient officier de l’Armée de Libération nationale (ALN) sous le nom de Amine (le fidèle) et Zirout, en hommage au grand dirigeant de l’ALN Zighout Youcef. Député à l’indépendance, premier ambassadeur d’Algérie à Cuba, c’est en publiant en 1984 à l’Entreprise nationale du livre, la première partie de La Route du sel, récit relatant les aventures imaginaires, mais néanmoins prodigieuses d’Abou Kebrite, savant andalou du VIIIe siècle de l’Hégire (XIVe), que ce dessinateur fait entendre parler de lui pour la première fois. Si le trait révèle un manque évident de maîtrise du graphisme, le scénario est, par contre, d’excellente qualité. La même année, il participe à L’Album de bandes dessinées algériennes avec « Izem le Numide », révélant la passion qu’il voue à l’histoire de l’Algérie. Cet intellectuel blasé a retrouvé goût aux choses de la vie par la bande dessinée qu’il pratique, certes, en amateur, mais en amateur éclairé et motivé. Après son premier album, il publie en arabe cette fois-ci, La pierre de lune et La ville endormie dans la série « Les aventures de Taghiti » en 1987. Scénariste de Barberousse Raïs Aroudj – L’homme au bras d’argent et de Barberousse Kheireddine le lion des mers de Benattou Masmoudi, tous deux publiés à l’Entreprise nationale des arts graphiques en 2003. Le deuxième album de La Route du sel, confié à l’Enal, ne sera jamais publié et est probablement à jamais perdu. La mort qui l’a emporté après une longue maladie ne lui a pas laissé le temps d’achever son autobiographie. La Clinique d’oncologie médicale de Beau-Fraisier, sur les hauteurs Alger, porte son nom.