Ali Dilem, le plus célèbre caricaturiste algérien, après un passage par l’École nationale des Beaux-arts d’Alger, publie ses premiers dessins en 1989 dans l’hebdomadaire Alger républicain. Il collabore entre 1991 et 1996 au quotidien Le Matin où tous les jours il croque les événements et les personnages politiques qui font l’actualité dans son coin intitulé « Dilemne de Dilem » et « Dilem du jour » par la suite. Il opte en 1996 pour le quotidien Liberté où il travaille jusqu’à la fermeture du journal le 14 avril 2022, décidée par son propriétaire Issad Rebrab. Il collabore également à l’émission française Kiosque sur TV5 Monde. Après son premier album intitulé Boutef Président publié en 2000 par Casbah Éditions à Alger, il publie en 2008 un album intitulé Dessine-moi le monde coédité par TV5 Monde, suivi en 2011 par Algérie mon humour par Casbah Éditions. C’est le caricaturiste qui cumule le plus de procès, pas moins d’une soixantaine, mais aussi le plus de distinctions internationales avec une vingtaine de prix dont le prix International du dessin de presse en 2001, le Trophée de la liberté de la presse de Reporters sans Frontières en 2005, le Grand Prix de l’Humour vache au Salon international du dessin de presse et de l’humour à Saint-Just-le-Martel en France en 2007 et le prestigieux Cartoonists Rights Network’s Award for Courage in Editorial Cartooning (Prix du courage en caricature politique), décerné aux États-Unis en 2006.
Membre de la fondation Cartooning for Peace, créée à l’initiative du dessinateur français Plantu et de l’ONU, après l’affaire des caricatures danoises du prophète Mohamed en septembre 2005, il est sur la liste établie par Reporters Sans Frontières des 100 héros de l’information dans le monde en 2014. En février 2015, un mois après l’attentat contre Charlie Hebdo, il rejoint l’équipe de ce journal. En janvier 2017, il est promu au rang d’Officier des Arts et des Lettres après avoir reçu l’insigne de Chevalier du même Ordre.
Excellent dessinateur au trait sûr qui sait faire mouche à chaque coup, il est devenu un symbole et une icône des luttes pour la démocratie, la liberté et contre l’arbitraire, le despotisme et la dictature.