Mohamed Mazari dit Maz est considéré comme l’un des pionniers de la bande dessinée et du dessin de presse. Du premier magazine algérien de bande dessinée M’Quidèch de 1969 à 1973 au journal satirique El-Manchar (La Scie) de 1990 à 2000, en passant par Ibtacim et Tarik et tant d’autres magazines de bande dessinée, il est de toutes les aventures du 9e art algérien. Maniant avec brio aussi bien le gag que le « sérieux » dans le dessin de presse et la bande dessinée, ce dessinateur au long cours commence son parcours artistique dès les premières années de l’indépendance. Il débute en 1966, au Centre national du cinéma (CNC) dans le service du dessin animé, dirigé par le défunt Mohamed Aram, où il fait essentiellement du dessin animé. L’idée de réaliser un magazine de bande dessinée lui est venue au CNC. Avec Aram, il met en route un projet de magazine de bande dessinée, L’Africain illustré qui ne verra jamais le jour. En 1967, sollicité par le défunt Abderrahmane Said Madoui, directeur du département édition de l’ex-Société nationale d’édition et de diffusion, qui le contacte à la Radiodiffusion-Télévision algérienne (ex-RTA), rue Hoche où se trouve le service du film d’animation, il accepte avec enthousiasme la proposition de travailler pour un magazine algérien de bande dessinée, M’Quidèch. Il y reste de son lancement en 1969 jusqu’à sa disparition en 1974. Il illustre les couvertures de 6 numéros dont une avec Mahfoud Aïder. En 1976, il lance, pour le compte du ministère de l’Hydraulique, de la Mise en valeur des terres et de l’Environnement, le magazine Ibtacim, en langue arabe et française, dont il réalise tout seul le premier numéro, mais qui ne dépasse pas le cap de quatre numéros. En 1978, il fait partie de l’équipe qui relance M’Quidèch en arabe, après la cessation de la parution du M’Quidèch historique en 1974. En dépit des nombreux problèmes qui se posent, il prend la direction du magazine en 1979 après le départ de Mohamed Badri, mais jette le tablier au bout de quelques numéros à cause de la situation au sein de la rédaction qui se dégrade au lieu de s’améliorer. En 1979, avec le défunt Mohamed Bouslah, il lance le magazine de bande dessinée Tarik du Musée du Moudjahid. Il publie plusieurs albums, notamment Le lion et le rat (1982) et Chaâbane fi Ramdane (1984). Après avoir collaboré au quotidien El Moudjahid, il rejoint à partir de 1990 le quotidien El Watan dont il assure les dessins des Unes avant de céder la place au caricaturiste Saad et par la suite au Hic. Il participe à l’ouvrage collectif Dessine-moi l’humour paru à Alger en 2006 aux éditions Chihab. En 2012, du 8 au 30 juin, une exposition de 80 de ses dessins est organisée par le Média-Club (dédié aux médias et aux journalistes) à la Maison de la presse Tahar Djaout à Alger. Depuis, il vit en retrait de toute activité.